Yole de chasse

 

 

YOLE DE CHASSE 

 

Dans les années 1978/1979, mes parents ont acheté un terrain le long du Cher, étant toujours plus ou moins attiré par la navigation, je projetais la construction d’un canoë bois. A cette époque, le canoë était considéré vraiment ringard et il n’existait ni plan ni kit comme aujourd’hui. J’ai donc rouvert mes livres d’architectures navales afin de dessiner moi-même mon canoë inspiré des canots canadiens mais à bouchains vifs.

Le projet était de naviguer à la pagaie et aussi au petit moteur hors bord fixé sur le tableau arrière. La longueur sera de 4.15 m et largeur 0.90 m.

La construction se fera dans un box sans électricité que je louais à 15 minutes à pied de mon domicile. Je transportais du travail (train et métro) tous les vendredis mes rabots et varlopes que je ramenais le lundi matin au boulot.

Tous les rabotages, assemblages, perçages ont été exécutés à la main. Les collages à la colle Caurit (seule colle extérieur répandue à l’époque) et en contreplaqué okoumé extérieur de 5mm d’épaisseur pour les bordés, le tout vernis marin.

Lors de petites navigations sur le Cher, je me suis rendu compte que le franc bord était trop important pour pagayer correctement et le fonds trop fragile.

Le transport se faisait le pontage retourné sur la galerie de ma voiture, beaucoup d’automobilistes qui me doublaient me regardaient avec insistance, je pensais qu’ils étaient intéressés par mon bateau mais à la longue, je me suis aperçu que le tableau arrière droit vernis ressemblait à un cercueil (rires)

J’ai donc tout repensé et redessiné le tableau arrière en pan incliné (comme les voiliers) pour descendre et remonter du bateau suite à une baignade, le franc bord plus proche de l’eau, un beau pontage plus enveloppant en CP marine ainsi qu’un hiloire en acajou vernis. La coque sera stratifiée polyester teinté avec tissus, le tout laqué vernis.

Maintenant le bateau navigue très bien (stable, léger, pratique) sur fleuve, lac et rivière, j’ai même une année participé à la descente de Paris, mais malheureusement il ne s’apparente plus du tout à la définition d’un canoë.

Quelques années plus tard, en lisant le chasse marée n°21, j’ai découvert qu’en pays de Retz, sur le lac Grand-Lieu vers les années 1920 existaient des plates et aussi un type de bateau de 4.2 m de long et 1 m de large, spécialement pour la pêche et la chasse qui se nommait « yole de chasse. »

Bon, et bien je n’ai rien inventé, j’ai juste recréé ce que nos anciens ont déjà fait, c’est pour ça que je nomme mon canoë canadien (à la base) une yole de chasse bien que je ne pratique ni la pêche ni la chasse.

 

 


 

 

 

 

Aujourd’hui, je navigue très rarement avec et pour des raisons de rangement, je projette à regret de me séparer de ma yole, si un passionné désire en faire l’acquisition qu’il me contacte